J’entendais au soir du 2ème tour des Cantonales une conversation, qui s’était installée près de moi par deux membres de ma famille.
« Les Français en ont assez du système politique actuel : il ne s’estiment plus représentés »
« Oui, une fois élus, les représentants de la majorité détiennent le pouvoir, sans contrepartie »
« Il faudrait que le pouvoir vienne du peuple. C’est au peuple de déléguer le pouvoir à ses représentants, d’abord localement, puis régionalement, puis nationalement »
Là, j’ai failli m’étouffer ! J’ai tenté de m’immiscer dans la conversation par un
« Mais c’est exactement ce que nous proposons; et cela s’appelle la subsidiarité »
« Non, c’est au peuple de désigner ses représentants… »
Bien ! il y a incompréhension, me dis-je.
A deux niveaux :
Le premier est ce terme de subsidiarité, que j’ai employé parce qu’il fait désormais partie de notre vocabulaire de militants, qui décrit en effet précisément ce que mes locuteurs disaient… si ce n’est qu’il ne leur est en rien familier, que sa signification n’est pas évidente et qu’elle est par conséquent suspecte.
Le deuxième, qui confirme une juste suspicion, est que je suis, de notoriété publique royaliste. Or, il est bien connu que le roi, dont le pouvoir est absolu, impose du haut de son trône ses volontés à un peuple obéissant, depuis le choix des ministres jusqu’au poids de la baguette de pain. Tout le contraire de ce que souhaite le peuple français, en quelque sorte.
Ainsi évoque-je cette conversation lors de l’assemblée générale de l’Alliance royale, soulignant le fait qu’il fallait faire un usage prudent du mot « subsidiarité », privilégiant l’explication avant le substantif.
Quant au Roi lui-même, loin de détenir sur son peuple un pouvoir dominateur, il représente le Père qui veille sur ses enfants et ne veut que leur bien.
Lesquels « enfants » ne sont pas infantilisés, car dans leur vie ils sont adultes, et concourent naturellement par leurs idées et dans leur vie à la richesse de la famille.
Quant à la définition des pouvoirs que l’on met sous les différents vocables de « république » ou de « monarchie », il est intéressant de lire ceci :
Le fonctionnement de la République Romaine
« Si nous fixons notre attention sur le pouvoir des consuls, le gouvernement apparaît tout à fait monarchique…Si nous considérons le pouvoir du Sénat, il paraît être aristocratique, et enfin si l’on observe le pouvoir du peuple, il semble être nettement une démocratie »
Polybe
L’auteur se réjouit que ces 3 formes de gouvernement coexistent, amenant un parfait équilibre.