J’entends avec quelque inquiétude parler de post-révolution pour ce qui concerne les révoltes survenues dans les pays d’Afrique du Nord, au moins pour celles qui ont abouti, telles la Tunisie et l’Egypte.
S’agissant dans ces pays de chasser les dictateurs et leurs affidés qui les mettaient en coup réglée, il semble en effet que le but soit atteint.
Les dirigeants du G8 promettent de débloquer des fonds pour aider ces peuples qui marchent vers la démocratie.
Cependant… cependant…
Les réfugiés ne cessent d’affluer vers l’Europe, nous le savons. Qui sont-ils ? Des anciens fidèles des dictateurs qui fuient la répression ? Mais aussi des anciens révoltés… torturés encore aujourd’hui par les milices, pas encore disparues !
Car ici, il convient de faire un parallèle avec « notre » révolution :
En 1789, une révolte populaire emporte la Bastille, suivie de peu par la « nuit du 4 août.
En 1790, la fête de la Fédération consacre la réconciliation nationale.
Mais voilà : l’aristocratie ne digère pas ses droits perdus et manoeuvre en sous-main, tandis que les riches bourgeois n’ont toujours pas obtenu le pouvoir et n’en restent pas là. La France s’est aperçue malheureusement bien vite à ses dépens que la révolution n’était pas finie…
En Tunisie, une commission planche pour établir une Constitution qui puisse permettre au pays de faire des élections démocratiques et d’obtenir un gouvernement. La difficulté de l’exercice a déjà conduit le gouvernement de transition à repousser l’élection du 24 juillet devant élire l’Assemblée constituante. Une partie de la population, mécontente, demande un référendum pour décider de cette Constitution (j’ai du mal à imaginer les questions proposées au suffrage des électeurs).
Non, malheureusement, la révolution n’est pas finie et l’aide financière du G8 pourra contribuer à calmer les esprits… à condition toutefois de savoir à qui la verser.
Pour finir, et quand bien même les propositions de l’Alliance royale sont destinées au gouvernement de la France, puisque l’objectif des peuples tunisiens et égyptiens est de parvenir à la démocratie, j’invite les Constituants à prendre connaissance du concept de Démocratie équitable pour une meilleure représentation politique des citoyens.